Archive for septembre 2010

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Corruption et déstabilisation…

septembre 17, 2010

Levés de bon matin, nous prenons la route menant à Lares, là où débutera le trek de trois jours.   Quand je dis tôt, c’est tôt! En effet, la route de montagne y menant ferme de 7h00 à 13h00 chaque jour pour permettre aux ouvriers qui s’occupent de sa réfection  de travailler et dynamiter sans devoir arrêter à tout moment.   Si nous arrivons en retard, nous ne pourrons aller dans les bains thermaux avant de commencer le trek.

Qu’arrive-t-il? Et bien, étant donné que nous sommes au Pérou, qu’une voyageuse souffre du mal de l’altitude ce qui a eu un effet sur sa ponctualité  et que le décalage horaire d’une heure semble être de cinquante-cinq minutes, nous arrivons trop tard.  La route est fermée!   Nous ne sommes pas les seuls d’ailleurs  puisqu’un autobus transportant  des États-Uniens et un pick-up,  avec un lama en bois accroché après la cabine et des Péruviens bien emmaillotés dans la boite,  se trouvent dans la même situation.    Notre guide, qui s’est joint à nous au petit matin,  sort pour négocier. Il n’est pas le seul… Celui des Américains semble avoir une influence importante  puisqu’au bout de 30 minutes de négociation, nous empruntons la route  nous menant à Larès. Vive la corruption!   Quand elle nous sert…

La route simple serpente au sommet des montagnes et lorsque nous rencontrons un autre véhicule, le plus gros l’emporte.  Alors, nous reculons parfois et  nous imposons à d’autres moments.  Une chose est certaine, nous sommes légèrement stressés, surtout lorsque nous devons arrêter pour un moment, des ouvriers étant prêts à dynamiter une portion de route. Certains d’entre nous en profitent pour libérer la tension de leurs intestins ou de leur vessie.   Nous sentons notre éloignement… les montagnes se succèdent, les habitations s’éloignent les unes des autres et changent de style, et enfin,  les alpagas sont plus nombreux.  

À Lares, quelques heures plus tard, nous nous immergeons dans les bains thermaux remplis d’eau sulfureuse jaunâtre.  Elle est chaude à souhait, même si son apparence n’est pas très ragoûtante! Nous nous prélassons, car nous savons ce qui nous attend: des jours de marche intense, en altitude, ainsi que des nuits en campement… Les douches, l’eau chaude et le confort moderne ne seront pas au rendez-vous!

Nous prenons le premier repas du trek, préparé par l’équipe de cuisiniers, avec  notre guide Samaon…  Une équipe à 100% quechua! Dès l’arrivée de la première assiette, le guide amorce ce qui deviendra un rituel en faisant signe de passer les assiettes vers le bout de la table. Ainsi, les assiettes, arrivant par  deux,  passent de ses mains à lui,  puis de mains en mains vers le fond de la table.   Alyson, notre organisatrice, nous apprend qu’elle ne sera pas de l’aventure puisqu’elle retournera à Urubamba avec Lise qui souffre du mal de l’altitude. Il faut comprendre qu’il n’y a aucune chance à prendre à cause de l’isolement dans lequel nous nous trouverons.    À ce moment-là, les dés sont jetés et  donne  le ton à notre aventure, mais cela,  nous ne le savons pas encore! 

C’est sur cette note que nous commençons  notre grande aventure.  Nous sommes un peu inquiets à l’idée de nous retrouver sans Alyson,  une femme dynamique, organisée et connaissant bien les us et coutumes de son pays d’origine.  Nous devons maintenant transposer notre confiance en notre guide quechua Samaon, ce qui est un peu étrange sur  le moment…   Cependant, notre logique est implacable: si Alyson lui fait confiance et bien, nous ferons de même! 

Nous empruntons le sentier derrière Samaon qui marche lentement, conscient des efforts que nous devons fournir afin d’adapter notre système cardio-respiratoire.   Il possède une force tranquille,  et dès l’instant où mes pas prennent le rythme des siens,  ma confiance en lui est  entière.  Au diable les avertissements concernant enlèvements et  viols du « lonely planet »…

La route en réfection d'Urubamba à Lares

Les sources chaudes de Lares

Les bains thermaux, de l'eau chaude sulfureuse produite par des activités volcaniques...

Un premier repas servi sous les chauds rayons du soleil...

Un petit thé de coca avant de partir?

Nos bagages (sacs de couchage et cie) et nos denrées alimentaires chargés sur des mules

Rythmer ses pas à ceux du guide, faire confiance...

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Voyage dans la vallée sacrée et à l’intérieur de moi-même…

septembre 16, 2010

Quelquefois, on prend des décisions étranges dans la vie qui, quand on y réfléchit bien, sont complètement inconscientes.    Faire du trek  et visiter des sites incas dans les montagnes du Pérou en est peut-être une et je me demande comment cela va tourner…   Je viens de me souvenir que j’ai  le vertige!    D’ailleurs,  Pat en est le  témoin puisqu’il a dû m’attendre un long moment au sommet d’une montagne de 4000 mètres à Taos au Nouveau-Mexique, car mon déséquilibre était tel,  que je ne savais plus comment skier; il m’a aussi attrapée avant que je roule sous les roues d’un camion en traversant le pont suspendu traversant le canyon du Rio Grande…   Alors, comment se fait-il que je me trouve dans les Andes,  au Pérou?   Je devrai marcher le long de sentiers longeant montagnes et falaises pendant le trek, et aujourd’hui, la visite du site de Pisaq, construit à flanc de falaise, sera difficile pour moi si les effets du vertige se font sentir!

Pisaq, situé à 33 kilomètres au nord-est de Cusco, est le premier village de la vallée sacrée. Lentement, mais surement, nous nous dirigeons vers Larès où débutera notre trek de trois jours nous menant à Ollantaytambo.   Le site inca de Pisaq se trouve sur une falaise de 300 mètres surplombant le village et la rivière Urubamba.  On y retrouve de nombreuses terrasses agricoles, un quartier militaire, une zone religieuse, des habitations et,   comme dans tous les sites incas, la canalisation des sources pour les bains thermaux et l’irrigation est très impressionnante.  Pisaq est un site  d’importance  sur la route menant à Machu Picchu par la vallée sacrée.

Je regarde au loin le sentier qui longe la falaise pour se rendre dans la zone religieuse, juste après les terrasses,  et je me demande sincèrement si j’ arriverai à l’emprunter.   Alyson me propose de marcher à mes côtés sur le bord de la falaise,  alors que moi, je longerai le mur et la montagne.   Je la trouve extrêmement courageuse, mais j’accepte!   Cependant,  pour je ne sais quelle raison, je n’ai plus le vertige,  ce sentiment intérieur de mal-être et cette impression de déséquilibre involontaire qui donne la sensation d’être attirée vers le vide…  Que s’est-il passé?  Est-ce dû à ma seule volonté de vivre ce rêve qui est de visiter les sites incas et de marcher dans les Andes? Qu’importe, c’est une victoire importante prouvant qu’ il faut aborder les événements avec  énormément de  foi en soi même, et aussi,  avec un peu d’inconsciences, en laissant de côté la peur, les craintes et les doutes.   C’est ainsi qu’on accomplit de grandes choses…   

Je suis donc remplie de bonheur et d’un fort sentiment d’accomplissement lorsque nous embarquons à nouveau dans le minibus qui nous mène à Urubamba,  d’où nous prenons un mototaxi pour nous rendre diner chez M. William, un homme de coeur qui tient à développer l’esprit d’initiative et d’entrepreneuship chez les gens de sa communauté. Il offre à nos deux scouts à lunette un cuy (cochon d’Inde) comme repas. Celui-ci arrive tel quel dans une assiette et une vision d’horreur s’offre à mes yeux: le pauvre cuy git dans l’assiette, les pattes écartées,  les griffes sorties, la bouche ouverte comme s’il avait été torturé ou brûlé vivant…  J’y goûte un peu, même si cela me dégoûte.   Ensuite, nous allons faire divers ateliers (miel, chocolat, céramique) avec des gens du village qui usent encore de méthodes très artisanales, ce qui est un peu étonnant pour moi à certains moments tel celui sur le miel.  En effet, la dame,  afin d’endormir les abeilles,  enfume la ruche avec du crottin de vache qu’elle prend  directement par terre avec ses mains; ensuite,  elle enlève  un panneau tout en continuant à enfumer;  finalement, elle  nous aide à dégager un morceau de miel en poussant avec ses doigts. Les voyageurs goûtent, moi je m’abstiens, le crottin ne me revient pas…

Enfin, nous allons dormir à la fondation Kuychi qui loue des bungalows et offre des repas gastronomiques afin de financer  leurs oeuvres.  Le but de la fondation est de former des gens entre 18 et 45 ans dans des métiers qui leur permettront de gagner leur vie: électricité, informatique, couture.  De plus, elle vient en aide à une soixantaine d’enfants de la communauté qui vivent avec des parents dysfonctionnels. Ils viennent après l’école et ont accès à de la nourriture, à des bains et à  des ateliers formatifs.

Nous nous extasions,  tels les jeunes à occupation double, devant la beauté des lieux, le foyer rempli de bois prêts à être allumés et notre énorme salle de bain contenant DEUX rouleaux de papier de toilette… Ici, au Pérou, le papier de toilette est une denrée rare et afin de ne pas en manquer , nous en remplissons nos poches quand nous en avons l’occasion.

Au retour du souper, nous allumons notre feu et nous emmaillotons afin de profiter de cette belle fin de soirée, car demain, nous serons dans les Andes, au froid, dans une petite tente…

Les terrasses incas conçues selon des méthodes parfaites pour la culture, l'irrigation et les expérimentations...

En marche vers l'inconnu...

En regardant le sentier parcouru, un seul constat est possible: je suis guérie de mon vertige...

le sourire de celle qui a remporté une victoire...

La preuve... Elle mange innocemment!

Le marché du village de Pisaq

Atelier sur le miel

Le luxueux bungalow...

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Glorioso Cusco!

septembre 14, 2010

Nous nous envolons vers Cusco qui se trouve à 3400 mètres d’altitude.  Cette ville,  nichée au creux des Andes,  était la capitale inca et elle représentait pour eux le centre de tout. D’ailleurs, Cusco signifie « nombril » en quechua…  Fondée en 1200 par Manco Càpac, le premier empereur  légendaire des Incas, Cuzco est la plus ancienne ville d’Amérique du Sud habitée sans interruption. Pendant plusieurs siècles, elle a été le centre religieux et administratif du plus grand empire du continent. Aujourd’hui les traces du passé incas ont en grande partie disparu, mais Cuzco demeure un lieu fabuleux*.   Les Espagnols ont détruit les bâtiments incas et ont reconstruit une ville coloniale sur leurs fondations  ce qui donne un résultat étonnant lorsqu’on l’observe de près.    Il y a de nombreuses places centrales  verdoyantes, dont la magnifique place d’armes,  comme dans toutes les villes coloniales d’ailleurs.   C’est le genre de ville avec laquelle on tombe en amour, comme celle de Taos au Nouveau-Mexique!

Notre atterrissage y est des plus spectaculaire…  Le pilote, certainement un proche parent de Fernando, contourne une immense montagne,  incline rapidement  l’avion (un Boeing)  d’au  moins 45 degrés,  puis se remet dans sa  position initiale pour  survoler la ville à basse altitude et enfin,  atterrir. Étant assise à côté du hublot, j’admire la manoeuvre, surprise, étonnée et  remplie d’adrénaline…  Le plus bel atterrissage à vie!

Dans l’après-midi, nous parcourons avec ravissement les rues étroites et pavées de pierres de la ville légendaire.  Nous observons un mur inca  renommé pour la qualité de l’enchâssement des pierres. En effet, les Incas réussissaient à les tailler et à les enchâsser de telles manières que même une feuille de papier ne peut être insérée entre elles.  Nous entrons dans des petits étals, puisque plusieurs d’entre nous veulent se  procurer des chandails, des bas, des tuques et des foulards en laine d’alpaga avant le trek dans les Andes.   La température  peut descendre sous les zéros degrés Celsisus le soir et  la nuit bien qu’elle soit tempérée le jour…

Mon souffle est court et mon coeur bat rapidement alors que nous montons les rues du quartier San Blas pour nous rendre en haut d’un promontoire admirer la ville dans toute sa splendeur.   Les effets de l’altitude sont là, mais sans plus: pas de maux de tête, de fatigue extrême ni de nausées.  Au cours des deux prochains jours,  nous resterons sensiblement à la même altitude  avant de débuter le trek de Lares afin de laisser nos systèmes s’adapter lentement.  Ici, on nous offre des thés de coca: eau chaude remplie de nombreuses feuilles séchées de coca dont la saveur  ressemble en fait à celle de n’importe quelle tisane, ce qui en fait un breuvage un peu insipide.  Plus de la moitié des voyageurs prend des médicaments pour contrer les effets de l’altitude ce qui me perturbe un peu, car j’ai pris la décision de ne pas en prendre après avoir évalué la situation en regard de l’altitude atteinte lors de notre voyage, à Pat et moi, au Nouveau-Mexique en 2008.  Si j’avais le mal de l’altitude durant le trek?

Nous assistons à une réunion d’information relative au trek de Lares qui débutera dans deux jours.  Itinéraire, température, altitude… Tout y passe!  Nous prenons, à l’unanimité, la décision de débourser des frais supplémentaires pour avoir une mule d’urgence au cas où l’un d’entre nous ne serait pas en mesure de marcher et de terminer le trek. Il faut dire que nous serons isolés en montagne, sans d’autres moyens de communication que les chevaux et les hommes.  Cet isolement et les risques encourus tels le mal de l’altitude, les blessures et les dérangements intestinaux ne nous font pas douter un instant du bien-fondé de cette décision.  Alyson prononce « moule d’émergence » ce qui nous fait bien rire et provoque dans nos esprits des visions hilarantes telle une moule ailée,  super héros,  portant un gilet sur lequel est inscrit émergence et volant au secours d’une personne en difficulté…  Peut-être sommes-nous aussi crinqués à cause des bonbons de coca que nous mangeons allégrement?  J’aime bien les voyageurs finalement… Nous rions beaucoup!  Chacun d’eux possède une personnalité particulière qui fait en sorte que je prends plaisir à les côtoyer.

Je suis fébrile… le trek s’en vient, mais auparavant, nous irons à Chicharamba visiter des petites entreprises agroalimentaires et à Pisaq visiter les vestiges d’un site inca d’importance…

Promenade essouflante dans les rues de Cusco...

Les murs incas...

Notre tricoteuse de bas quechua dans les hauts quartiers de Cusco

Un pas à la fois... Et pour la vitesse, on passera!

Gigi et Caro à Cusco...

D'en haut, Cusco est encore plus belle...

Les joyeux voyageurs...

*National geographic, les guides de voyage, Pérou, p. 122. 2010.

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Encore plus de photos…

septembre 14, 2010

Mon amie Ginette m’a fait une copie des photos de la première partie du voyage puisque j’ai perdu la carte mémoire les contenant… J’ajoute donc des photos de la réserve de Paracas  pour le plaisir des yeux. Merci Ginette!

Le candélabre de 128 mètres, dont on ignore la signification, datant de la période pré-colombienne

Les iles Ballestas

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Des pas vers la beauté et l'immensité...

Tout en contraste... Le jaune du désert et le bleu du pacifique...

Le sable fin s'élève grâce à la force du vent et provoque l'effacement graduel des dunes et du désert au loin...

Des falaises et des vagues immenses, mais paraissant si petites une fois captées et figées pour l'éternité...

Des pêcheurs de coquillages...

Sensation de vertige causée par le vent, les falaises et le sol poussiéreux glissant sous les pas... Le souvenir du moment dépasse la représentation de l'image...

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Migraine, iles Ballestas et réserve de Paracas…

septembre 8, 2010

 Le levé est pénible, car j’ai une migraine et des nausées!  Comment vais-je, dans cet état,  pouvoir visiter les iles Ballestas et la réserve de Paracas?  Je regarde les autres voyageurs déjeuner et j’ai peine à retenir mes hauts le coeur. D’ailleurs, même l’odeur du café me secoue l’estomac…   Je suis une épave qui n’aspire qu’à une chose : disparaitre dans mon lit,  à la maison,  d’un coup de baguette magique.  Des larmes, que je ne peux retenir,  coulent silencieusement sur mes joues.   Je les essuie rapidement, mais tel un torrent, elles se déversent encore plus sur mon découragement.  

Ginette m’incite fortement à avaler un tylénol à action rapide, me trouve une banane, au cas où l’envie  de manger me viendrait, et m’encourage à me rendre au minibus de Fernando…  Deux heures de route durant lesquelles je dors profondément en respirant un tampon de ouate sur lequel Alyson, notre organisatrice de Képri, a mis de l’eau de Floride.   J’émerge de mon sommeil épuisée, sonnée et engourdie, mais je n’ai plus de migraine ni de nausées.  Oufff!   Je peux monter à bord du bateau qui nous mène  aux iles Ballesta…  

Sur le quai de Paracas, l’attente est longue, surtout pour moi qui flotte encore au-dessus de ma migraine.  Finalement, nous prenons place dans un bateau et partons vers le large.   Ballesta signifie arche en Quechua. Et des arches, il y en a une multitude: des grosses, des petites, des longues, des courtes.   Certaines traversent des iles entières.  La mer est agitée et d’énormes vagues s’engouffrent à l’intérieur où se cognent violemment  sur les iles qui sont souvent comparées aux Galapagos à cause de leur faune, de leur flore et de leur éloignement du continent.  D’ailleurs, nous apercevons de nombreux oiseaux et mammifères marins,  notamment des phoques et des cormorans.  Les photos prises sont extraordinaires, dommage que j’aie perdu la carte mémoire qui les contient!  En cours de route, nous avons vu à partir du bateau, au nord de la péninsule de Paracas,  un immense géoglyphe: un motif en forme de candélabre de 128 mètres de haut,  gravé il y a longtemps.  Sa signification demeure inconnue encore aujourd’hui, mais il est certain qu’il date de l’époque précolombienne.  Pour moi qui suis intéressée par les migrations humaines en Amérique et les différentes cultures et civilisations qui s’y sont développées,  ce moment est mémorable.   À défaut de voir les énormes géoglyphes de Nazca, construits par la culture du même nom,  je peux en contempler un!  Quelle joie!  

Fernando nous mène ensuite dans la réserve de Paracas qui contient des merveilles naturelles, une biodiversité incroyable,  mais aussi, plus d’une centaine de petits sites archéologiques de cultures précolombiennes dont une des cultures s’appelait Paracas. Paracas signifie  « pluie de sable » en Quechua ce qui sied merveilleusement à l’endroit.  En effet, la péninsule désertique,   à cause des courants marins du pacifique,  est balayée par le vent.  C’est un immense désert côtier, l’un des plus arides de la planète.  Notre guide, qui parle français, nous conduit à divers points d’intérêts.  Bien que nous, les voyageurs, soyons charmés par l’harmonie des couleurs de l’étendue désertique, des plages, des falaises et du splendide pacifique,  il insiste davantage sur les dommages causés par le séisme de 2007 qui a détruit la plus belle merveille naturelle du parc « la cathédrale » ainsi que du libérateur Don Jose San martin qui rêva de la libération alors qu’il dormait sur la plage de la baie de Paracas.   En s’éveillant,  il vit des milliers de flamands roses ce qui l’inspira pour les couleurs du drapeau péruvien…  Nous sommes donc allés voir la cathédrale délabrée et la baie aux flamands roses où ne se trouvait que quelques spécimens de la race.   Il est vrai que ces  événements sont vraiment importants dans l’histoire du Pérou.   En effet, le séisme est le plus important à avoir eu lieu dans ce pays et a durement touché la région d’Ica faisant de nombreux morts et détruisant immeubles, églises, chemins.  Quant à la libération du Pérou, pas besoin de commenter longuement! 

Nous retournons ensuite à Lima puisque nous prenons l’avion pour Cusco.  Quant à moi, bien que j’aie adoré la visite de la région d’Ica et que ce fut un régal pour les yeux, le vrai voyage commence…   La civilisation inca, les Andes, le trek de plusieurs jours.   Ah!!!

Des arches, des arches et encore des arches... photo prise par Geneviève.

Des phoques aux iles Ballestas... Photo prise par Ginette.

Quelle beauté, quelle harmonie de couleurs, quelle joie pour le regard qui s'émerveille de l'étendue sur laquelle il peut se poser! Photo prise par Ginette à Paracas...

Et encore... photo prise par Geneviève

Tiens, il y avait deux flamands roses... Photo prise par Geneviève.

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Bodega et bogie dans la région d’Ica…

septembre 6, 2010

 

Le désert d'Ica... Photo prise par Ginette.

La nuit est courte puisqu’aujourd’hui nous devons nous rendre dans la région d’Ica afin de visiter la bogeda « tres generaciones » , un vignoble,  qui fabrique la boisson du pays: le fameux pisco (pisco signifiant oiseau en Quechua). Ginette et moi descendons déjeuner et nous joignons au groupe de voyageurs qui a pu profiter de la journée précédente pour lier connaissance…   Les discussions nous paraissent axées sur le paraitre et nous échangeons quelques regards rieurs.   Heureusement,  nous sommes assez sages pour savoir qu’il ne faut jamais se fier à la première impression et loin de nous l’idée de sauter rapidement aux conclusions. 

Sur la route, qui longe l’océan Pacifique,  se succèdent de nombreux bidonvilles,  puis des vallées verdoyantes propices à la culture entremêlée à des  paysages désertiques parsemés de dunes, de pierres et de sable…  Fernando, notre conducteur de minibus, est un vrai cowboy.  Il nous en donne plein la vue avec ses dépassements rapides et ses mouvements brusques qui éclipsent parfois la splendeur du paysage.  Alyson nous assure qu’ici, il faut faire sa place…   Elle a raison, car nous nous apercevons qu’il n’y a qu’une règle sur la route: le plus gros a toujours raison… Pour les autres, réactions de survie parfois cahoteuses sont de mise. 

La visite de la Bogeda est intéressante, mais la partie la plus géniale de la journée est sans contredit notre ballade dans le désert d’Ica…  Pour se faire, Fernando, aussi adepte d’un groupe rock  nommé « Soda Stereo » avec lequel il nous contamine presque tous,  nous dépose à l’oasis Huacachina à 5 kilomètres de la ville d’Ica.  Celle-ci est  entourée d’immenses dunes de sable dans lesquelles nous allons nous promener en « bogie ».  Promener?  Eh…  Le mot est un peu faible!  En effet, le conducteur doit être le frère de Fernando, car il nous mène dans les dunes tel un conducteur de manège dans l’Everest à Disney… Une ballade mouvementée durant laquelle  le coeur monte haut dans la poitrine,  les cris ne cessent de sortir de la gorge et les rires deviennent  incontrôlables.   Il arrête pour nous faire dévaler des pentes de sable couchés sur des planches à neige. Je ne me risque qu’à la troisième pente puisque les premières me semblent trop extrêmes.  Les hommes y tentent une descente debout qui leur fait avaler énormément de sable et perdre leurs lunettes…   Enfin, nous regardons longuement le soleil se coucher sur la dune et retournons tranquillement vers l’oasis où nous attend patiemment le conducteur kamikase qui nous mène vers un hôtel d’Ica.

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En route pour Lima…

septembre 4, 2010

 

Le 15 août, jour de mon anniversaire, je prends l’avion pour Lima avec Ginette ma compagne pour la grande aventure au Pérou.  Je reviens à peine d’Assateague Island, un petit paradis états-unien, où nous aimons bien nous reposer en famille tout en profitant de la chaleur, de la mer, des immenses vagues et du luxe de la farniente. Depuis le début du mois,  je n’ai passé que deux nuits à la maison: une entre les jeux du Québec et Assateague et une autre entre Assateague et le Pérou… De petites périodes de battement pendant lesquelles je lave rapidement mes vêtements,  prends un bon bain chaud même si en fait je devrais sauter dans la piscine, jase un peu avec Phil qui ne nous suit plus du tout dans nos pérégrinations estivales et refais des bagages adaptés…    Je suis donc à peine demeurée 24 heures à la maison, mais je n’en ressens aucune nostalgie parce que je suis une baroudeuse dans l’âme…  J’adore mon foyer, mais suis capable de le quitter pour de longues périodes.  

Au cours de notre transport vers le Pérou, nous avons droit à plusieurs plaisirs relatifs au voyagement par les airs: attente interminable à Miami qui m’énerve, je l’avoue, à un certain moment; turbulences qui n’ont d’autres effets sur moi que de m’endormir puisque je suis habituée à rouler en winnie; couvertures et repas  non compris sur le vol Montréal-Miami, d’ailleurs, Ginette prête gentiment la sienne à  une vieille dame dégageant une forte odeur  parfumée; proximité avec les autres passagers qui demande un contrôle de soi important à certains moments, force est d’admettre que le respect des autres ne fait pas partie des valeurs de tous; contrôles fréquents de toutes sortes… 

Tous ces petits désagréments valent la peine et s’oublient rapidement, surtout lorsque l’on arrive enfin à destination pleines d’excitation.    À  Lima, nous sommes accueillies à l’aéroport par Alyson notre organisatrice créative de l’agence Képri et nous nous couchons vers 2h00 AM,  après de bonnes douches chaudes,  dans des lits confortables agrémentés de plusieurs oreillers hyper moelleux…  

Avant de m’endormir, je réfléchis quelques instants à la suite du voyage…  Comme je ne suis pas habituée à créer des liens avec les autres touristes, j’ai davantage tendance à faire le contraire, je me demande comment je vais m’intégrer aux autres voyageurs du groupe…  J’ai peur de me sentir envahie  et de subir mon intégration dans le groupe.  Sagement, je me dis s’ils ont choisi ce genre de voyage, il y a de bonnes chances que nous ayons au moins quelques points en commun…

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Viva Peru…

septembre 3, 2010

Holà amigos…

Je suis revenue à Montréal le 31 août sur les ailes d’American Airlines (quelle compagnie pingre)  sur  un vol en partance de Lima transitant longuement à Miami…  Je suis  remplie de cet extraordinaire voyage en Amérique du Sud et  ne sais trop comment l’aborder ni  le décrire,  un phénomène étrange pour moi qui suis habituellement si pleine d’exubérance en de telles circonstances.  J’ai l’impression vague  que je n’arriverai pas à en  transmettre l’essence,   même si je trouve les meilleurs mots et si je mets les plus belles photos….  Cette aventure basée sur le développement durable des endroits visités, les activités de plein air  et  les échanges avec les communautés culturelles  m’a permis de m’émerveiller constamment certes, mais surtout,  il  m’a forcée  à sortir régulièrement de ma zone de confort,  à tester mes limites,  à  aller au bout de moi-même, à me confronter à des façons de vivre très différentes de la nôtre dans les villes, les bidonvilles et les Andes,  et aussi sous d’autres aspects,  par exemple la façon de conduire de nos chauffeurs de taxis, de bus, de mototaxis ou d’avion…

J’ai marché plusieurs jours en altitude, j’ai couché en campement sous des températures ne dépassant pas zéro degré;  j’ai testé mon vertige en marchant sur des chemins étroits longeant les montagnes en altitude;   j’ai vécu des moments plus intérieurs lors du premier trek grâce au guide et aussi à nos passages dans des villages andins déconnectés de la réalité moderne;  je me suis retrouvée parmi  les plus belles montagnes enneigées  du monde dans le parc national du Huascaran;   j’ai contemplé et vécu Machu Picchu;  j’ai vu des processions mortuaires à quelques reprises dans les rues des villes;  j’ai rencontré des gens extraordinaires (les voyageurs et les Péruviens qu’ils soient d’origines quechua ou espagnole);  j’ai géré l’utilisation de mon papier de toilette;  je me suis salie comme jamais auparavant;  je n’ai pas eu le mal de l’altitude ni la tourista ( j’ai attendu de prendre l’avion pour cela et je suis toujours en mode sensible);  j’ai pris une multitude de belles photos et de vidéos et j’en ai perdu une partie;  je digère toujours ce voyage et ne sais trop, je me répète,  comment l’aborder ni comment le raconter…

Pour briser la glace, je vais faire mon éternel descriptif statistique du voyage:

– 15 jours au Pérou;

– 3 nuits sous la tente;

– 12 nuits dans des petits hôtels et des auberges  appartenant à des Péruviens;

– 3 nuits sous  zéro;

– compulsion sur le papier de toilette (en mettre partout pour ne pas en manquer);

– de la bonne bouffe péruvienne chaque repas:  pollo, lomosaltado, Cuy, trucha, lomo…  excellent! ;

– deux treks de plusieurs jours en altitude;

– des kilomètres et des kilomètres de marche (très difficile à évaluer);

– randonnée dans des sites incas;

– du vélo de montagne;

–  témoin d’un peu de corruption;

–  les visites de 3 sites incas importants: Pisaq, Machu Picchu et Ollantaytambo;

– de nombreux thés de coca (faudrait tester mon sang);

– 10 jours et nuits en altitude (de 2 400 à 4 500 mètres);

– de nombreux contenants qui ont débordé à cause de la pression relative à l’altitude (expansion des liquides)–> très intéressant le tube de dentifrice qui s’est déversé dans mon ziploc contenant tous mes articles de toilette…

– plusieurs routes empruntées serpentant au sommet des montagnes et  à flanc de falaises;

– quelques soupirs de soulagement lorsque nos conducteurs faisaient les cowboys;

– un atterrissage d’oiseau, en avion, à Cusco (vol plané bien incliné autour d’une montagne);

– utilisation de 9  modes de transport: marche, vélo, mototaxi, automobiles, taxis, autobus (petits et gros), avion, train, bateau;

– quelques parties de cartes dont une mémorable dans le train de Agua Calientes à Ollantaytambo;

– découverte du groupe « soda stereo »;

– quelques larmes d’émotion;

– des rires et des rires;

– de belles découvertes;

– et de belles rencontres…

Je vous invite donc à suivre les parcours géographique et intérieur de cet extraordinaire voyage…

Caro

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Assateague Island 2010

septembre 3, 2010

Paradis de mer, de vagues, de sable et de soleil où les enfants passent des heures dans l’océan à batifoler dans les vagues…  Du repos, un temps d’arrêt, de la clarté pour les yeux, une belle musique pour les oreilles, l’immensité devant soi… 
J’ai tellement surveillé les enfants que je vois des vagues lorsque je ferme les yeux!
Chevaux sauvages à Assataegue

 

Des vagues? En veux tu, en v’là….

 

Des heures et des heures à batifoler dans la mer…

 

Extrême limite…

 

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Squatter ou non?

septembre 3, 2010

Le 1er août

En revenant de la Gaspésie, j’ai envoyé un courriel à la municipalité du Bic… En effet, vous devez surement vous en rappelez, nous avions eu, Michèle et moi, la désagréable surprise de ne pouvoir squatter aux endroits fantastiques que je connaissais.  De grosses pancartes indiquaient clairement que des amendes seraient données à tous ceux qui contreviendraient à la loi…  

Le squat c’est un mode de vie, une façon de voyager qui nous rapproche de la nature et des gens…  Une fois amorcé,  impossible de s’en passer… Vaut mieux squatter et rencontrer des gens de la place que de se retrouver dans un camping avec des touristes de Laval!  Dans la région de Montréal, tout est interdit. Il est impossible de squatter, de boire du vin dans un parc, d’amener son chien dans un sepaq,  de respirer quoi…  D’ailleurs, il parait qu’à Paris, on peut improviser un souper avec une table et du vin dans un parc sans crainte de se faire réprimander.  Imaginez le branle-bas de combat que cela créerait à Montréal?  

Alors, déçue de ne pouvoir dormir sur le bord du fleuve ou sur le bord de la chute, j’ai écrit à la municipalité du Bic et leur ai expliqué que les gens  qui ont les moyens de se payer des équipements pour squatter ont les moyens de dépenser… Ce que nous faisons d’ailleurs lorsque nous sommes en voyage… À ce sujet, les galeries du vieux port à Matane qui nous accueillent et nous offre même le WIFI gratuit a bénéficié de nos achats: Vino, bandeaux pour les cheveux, foulards, épicerie, budum pour remplacer le mien qui était brisé… D’ailleurs, je remarque que je prends des habitudes d’achat qui sont relatives aux endroits que je squatte…  Michèle pourra vous dire que je suis arrêtée à la poissonnerie de Ste-Anne-des-Monts parce que j’y squatte et y  passe souvent. 

J’ai donc écrit une lettre et la voici: 

À municipalite@lebic.ca

De : Caro
Envoyé : 22 juillet 2010 16:03:23
À : municipalite@lebic.ca

Bonjour,
 
Je voulais vous faire part de mes réflexions à la suite de ma dernière visite dans votre municipalité qui s’est, je vais vous expliquer pourquoi, écourtée.  Voyez-vous, nous voyageons dans un motorisé de 23 pieds et tout comme cela se fait à plusieurs endroits au Québec et partout en Europe, nous aimons bien fréquenter des endroits hors circuit touristiques. L’avantage est de faire des belles rencontres, d’être poussés vers des endroits recommandés par les gens de la région (de découvrir le meilleur producteur de fraises noires à Galix sur la Côte-Nord par exemple) et de voir de magnifiques paysages. 

Nous passions régulièrement dans votre municipalité, car nous avions accès à quelques endroits extraordinaires.  Vous en avez maintenant interdit l’accès pour dormir aux gens qui voyagent  comme moi et je pense que cela n’est pas à votre avantage du tout: nous irons ailleurs et votre municipalité ne bénéficiera pas de l’argent que nous pouvons dépenser chez vous… Car de l’argent à dépenser, nous en avons pour la plupart  puisque nous avons les moyens de nous payer de tels véhicules.  Nous veillons à  ne laisser aucune trace de notre passage, à nous éloigner tôt le matin, à ne pas nous installer plus de quelques heures.  C’est un mode de vie que nous ne changerons pas… Nous irons simplement ailleurs…
 
Comme à Matane par exemple, où il est permis de dormir en arrière du centre d’achat directement sur le bord du fleuve avec un accès à la grève. De plus, le wifi est gratuit (imaginez)…. Ils ont compris eux que notre clientèle est importante et qu’elle peut contribuer à leur économie. D’ailleurs, nous avons fait notre épicerie là, avons mangé au restaurant le matin et avons acheté quelques items qui nous manquaient… 
 
On peut faire le tour de la Gaspésie de cette façon…  Bien accueillis par les municipalités et les résidents…  Des haltes municipales tolèrent la présence de nuit et il est possible de nous garer à divers endroits. En retour, nous n’hésitons pas à manger au restaurant et à faire rouler l’économie. Dans un camping, on fait rouler le camping…    Alors, à l’avenir, je passerai tout droit et n’arrêterai plus dans votre municipalité. Tout comme de nombreux autres d’ailleurs j’en suis persuadée!